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N° 272

N° 272 – Octobre 2017 – Bulletin pyrénéen n° 514


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Vue aérienne de la Pique Longue du Vignemale (3 298 mètres) et de la grotte du Paradis (et de sa plaque) que fit creuser Henry Russell, en 1892 ; à l’arrière-plan : le lac de Gaube. Pour les autorités aragonaises, l’oronyme Vignemale est désormais à proscrire au profit de Punda de Camachibosa ! © Flo Armengaud/Overshot Media


 

 Sommaire

2 Éditorial par Jean-François Labourie
4 Toponymie aragonaise, une liste de trop par Robert Aymard
20 L’arenaygue voyageuse par Jean-Pierre Dugène et Dominique Rossier
30 Le soum de Nère, vigie du pays Toy par Romain Bourbon
41 ¿ Question d’image ?
42 Carnets de montagne (suite) par Norbert Casteret
62 Louise Bissonnet, peintre de la flore des Pyrénées par Guy Dussaussois
76 La découverte des Pyrénées de Claude Dendaletche par Philippe Couture
84 Lectures par Gérard Raynaud
89 Chroniques par Jean-Paul Chaintrier
110 Musée pyrénéen
111 La vie de la revue
112 Trait d’Union

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Le pic Russell (3 207 m) vu du pic Margalide (3 240 mètres), massif des Monts-Maudits. Ces deux figures pyrénéistes sont désormais effacées des cartes aragonaises et respectivement remplacées par Tuca del Cabo de Barrancs et Tuca del Cap de la Vall. © G. Raynaud

 Éditorial

Oro-toponymie politique

Ce numéro présente un vaste panorama historique et géographique des Pyrénées : des étranges formations géologiques baladeuses en Béarn à la vigie du pays Toy, des souvenirs montagnards de Norbert Casteret à l’évocation inédite de la peintre Louise Bissonnet et à la présentation du dernier opus de Claude Dendaletche.

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L’arenaygue voyageuse, © J.-P. Dugène
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Portrait de Louise Bissonnet, © Philippe Lécolier

Quant à l’article de Robert Aymard, il présente une réponse cinglante à une récente décision du gouvernement aragonais, consistant à faire table rase du passé et rebaptiser cent-soixante oronymes (noms de montagne), du Balaïtous au tuc de Molières.
Bien sûr, la capacité administrative de modifier la toponymie officielle est un droit indiscutable dont dispose la Diputación de Aragón issue des élections de 2015. Nos amis aragonais sont maîtres chez eux.

Mais, au moment où les échanges transpyrénéens motivent de nombreuses actions (c’est un objectif central de notre revue), l’unilatéralisme de la décision aragonaise peut sembler pour le moins problématique. La polémique a d’ailleurs commencé à fuser en… Aragon : les communes de Sallent de Gallego et de Benasque sont opposées à cette nomenclature, de même que Luis Masgrau, président de la Federación Aragonesa de Montañismo (FAM), sans parler des professionnels sur le terrain. La voix du toponymiste Robert Aymard fait donc chorus avec les pyrénéistes aragonais.

L’épuration toponymique est un phénomène général. Dans le contexte d’affirmation d’une conception postcoloniale, en 2015, le sommet des USA, le mont McKinley (6 192 mètres), a été officiellement renommé Denali, son toponyme autochtone. Il est vrai que le président McKinley n’avait jamais mis les pieds sur la montagne.

Mais les dérives sont possibles, jusqu’à la fureur identitaire. Ainsi, les autorités hongroises ont rebaptisé l’aéroport international de Budapest « Ferenc Liszt ». Le célèbre pianiste était né en 1811 dans une ville située à l’époque dans l’Empire d’Autriche, aujourd’hui en Hongrie. Volonté nationaliste de réduire rétrospectivement, par le prénom, à la nationalité hongroise, un artiste qui se fit prénommer toute sa vie Franz.

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Le Soum de Nère (2 394 mètres), face sud-est, au-dessus du village de Sers et de la cabane d’Arbéouse, © A. Baudrimont
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14 septembre 1926. Norbert Casteret tout petit sur l’éperon de la fausse brèche de Roland, collection Casteret

Les enjeux politiques de la toponymie sont évidents, même sur le massif pyrénéen. Avec ses entreprises de conciliations, comme la Commission pyrénéenne franco-espagnole de toponymie dans les années 1930, et ses controverses. Robert Aymard nous livre donc ses arguments, charpentés et sans concessions, défendant en fait la ­mémoire des pyrénéistes français qui explorèrent les montagnes aragonaises au-delà de la frontière. Fidèle au programme de Raymond Ritter qui, dans le premier éditorial de Pyrénées, nous invitait à « ne pas hésiter à critiquer, à polémiquer, à combattre, car nous avons la vérité à maintenir et des intérêts à défendre. »

 

Jean-François Labourie

 

Avec beaucoup de tristesse, nous déplorons le décès du doyen de notre rédaction, Louis Laborde-Balen, à l’âge de 94 ans. Depuis sa première collaboration dans Pyrénées, en 1965, ce journaliste et écrivain ne cessa d’écrire des articles et d’alimenter les chroniques (voir p. 111). Tous les jours, il œuvrait pour la revue et c’était plaisir de le rencontrer au cours des réunions de relecture, attentif aux questions de fond et de forme.
Nous perdons une part de nous-mêmes.







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