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N° 264 – Octobre 2015 – Bulletin pyrénéen n°506


 
 
 
 
 
Le col Maudit (3198 m), le 21 août 2010. Entre le Pic de la Maladeta et le Pic Maudit, ce col fut baptisé par Henry Russell, impressionné par l’ambiance "satanique" du lieu. « Des blocs aux formes étranges y regardent dans le vide en dépassant la verticale, et ressemblent à des monstres échappés de l’enfer ». ©A.B.

 Sommaire

2 Éditorial par Jean-François Labourie
4 Le Bulletin pyrénéen et la Grande Guerre par Jean-Paul Frantz
24 Pays de Roland Barthes par Bertrand Gibert
38 Le théâtre populaire de Yan dou Sabalot par Geneviève Marsan
54 Jean-Jacques Cazaurang, au cœur du Béarn par Louis Laborde-Balen
62 De la « parenté avec la montagne » par Jacques Le Gall
74 Une carte postale au sommet par Pierre Sarthoulet
78 Bibliographie pyrénéenne par Pierre Sarthoulet
86 ¿ Question d’image ?
87 Lectures par Gérard Raynaud
91 Chroniques par Gérard Raynaud
110 Musée pyrénéen
111 La vie de la revue
112 Trait d’Union

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"Mariéte l’Aüserote", Bagnères-de-Bigorre, 20 mai 1951, final du premier acte. Troupe Tradition et terroir. De gauche à droite : La may (Jeanne Treilhé-Gastellu), Bernat (Yan dou Sabalot), Yan (Robert de Marestin), Mariéte (Marie Thérèse Gastellu-Sabalot) et Lou pay (Yan de Marestin), ©Alix

 Éditorial

Bulletin
 
 
Maudite fut l’année 1915.

La victoire éclair s’est enlisée dans un combat de tranchées où les hommes s’entretuent par vagues, suffoqués par les gaz. À l’arrière, dans les lointaines Pyrénées, le soutien est total aux combattants et la haine antigermanique est à son paroxysme.

Dans cette ambiance de guerre totale, où la plupart des hommes sont sous l’uniforme, le pyrénéisme est en sommeil et le Bulletin pyrénéen est exsangue. Presque seul à bord, Alphonse Meillon le maintient en vie, lui assurant une parution minimale. (1)

Un siècle plus tard, nous ne pouvons oublier. Et il est émouvant, sous la plume de Jean-Paul Frantz, de revivre ces années tragiques traversées par le Bulletin pyrénéen. À l’image de la société, les écrits du Bulletin se détournent presque des pics pyrénéens et assurent le soutien moral des jeunes pyrénéistes qui combattent sur les terres de l’Artois, de la Champagne ou de la Meuse.

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Hôpital complémentaire. Plus de 10 000 blessés furent soignés à Lourdes, ©A.V.L.

1915 fut aussi l’année de naissance de Roland Barthes, le 12 novembre. Professeur au Collège de France, il fut un intellectuel majeur de sa génération, au rayonnement international exceptionnel, étendant la théorie structuraliste à l’étude des signes : la sémiologie. Bertrand Gibert nous guide au travers des écrits de Barthes, sur les terres de son pays, celui de son enfance, de Urt (où il est enterré) à Bayonne, ville qui vient de rebaptiser le mail Chaho-Pelletier, ce 22 septembre, en esplanade Roland-Barthes.

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Bayonne. - La jonction de la Nive et de l’Adour.
« Bayonne, Bayonne, ville parfaite : fluviale, aérée d’entours sonores [...], et cependant ville enfermée, ville romanesque. »

Par contraste, Geneviève Marsan nous fait découvrir une toute autre figure littéraire, celle de Yan dou Sabalot, qui ancra le théâtre populaire dans sa langue béarnaise. Une œuvre personnelle et méconnue, à distinguer des pastorales souletines.

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Jean-Jacques Cazaurang à l’académie des Vallées, septembre 1982, collection L.L.-B.

Louis Laborde-Balen nous présente l’œuvre d’une autre grande figure béarnaise, Jean-Jacques Cazaurang. Ce petit paysan qui devint haut fonctionnaire resta toute sa vie passionné de culture béarnaise, dont il devint l’ethnographe.

Pour revenir au débat d’idées, Jacques Le Gall évoque le dernier opus de Patrice de Bellefon, vaste fresque intellectuelle sur les Pyrénées, dans ses dimensions géographiques, humaines, intellectuelles, politiques et écologiques. Jacques Le Gall analyse les facettes de ce penseur original, marquant son accord sur certaines, son désaccord sur d’autres, prenant au bond sa pensée pour la prolonger par la sienne. Un débat passionnant.

Enfin, Pierre Sarthoulet nous expose, d’une part, l’histoire fabuleuse d’une carte postée à Bedous en 1918 et, d’autre part, le destin d’une bibliothèque dispersée en partie dans un catalogue parisien. « Les bibliothèques de maison de campagne, écrit le Tarbais Charles Dantzig, c’est la maison de retraite des livres, leur ultime séjour avant le cimetière. » À moins que des amateurs passionnés leur accordent une nouvelle vie…
 

Jean-François Labourie

 
 
(1) - Quelques articles du Bulletin Pyrénéen publiés entre 1914 et 1918 ont été retranscrits sur notre site internet. Cliquez ici pour accéder au sommaire des articles mis en ligne.

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Château de Labatut-Rivière, 1880, dessin de Louis de Germon, ©D.R.

 






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