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LE FESTIVAL DE GAVARNIE NE DÉMÉNAGERA PAS

L’association Mont Perdu Patrimoine Mondial, qui réclamait la condamnation de l’État parce que la préfecture des Hautes-Pyrénées n’interdit pas la tenue du Festival de Gavarnie sur le site classé de la Courade, a été déboutée par le tribunal administratif de Pau. Celui-ci a suivi les conclusions du rapporteur public qui estimait que « l’association Mont-Perdu Patrimoine Mondial n’apportait aucune preuve d’un impact significatif et durable du Festival de Gavarnie pour le site classé ».

Pour Catherine Grèze, députée européenne, cette décision constitue un mauvais signal donné à l’UNESCO : « Nous ne pouvons qu’exprimer notre étonnement et notre colère face à cette décision. Lors du classement du site en 1997, l’État français s’est en effet engagé auprès de l’UNESCO à déplacer le festival en dehors des limites du site. Ainsi, chaque année, une autorisation spéciale était délivrée par la préfecture aux organisateurs du festival, sous réserve de déplacement du festival l’année suivante. Comment d’une année à l’autre, sans modification de la loi, cette autorisation peut-elle ne plus être nécessaire ?
Cette décision est incompréhensible au regard du risque de déclassement du site. D’autant plus qu’au vu de l’inscription du site à la fois en tant que « paysage naturel » et « paysage culturel », l’impact du festival sur le site est bien pérenne puisque celui-ci ne correspond en rien à l’histoire, à la culture ou à l’esthétique du lieu et ne fait en aucun cas fonctionner durablement l’économie du site.
Cet arrêt ne sera donc certainement pas perçu par l’UNESCO comme un signe de bonne volonté de la part des autorités françaises. Je demande donc une nouvelle fois à celles-ci de se montrer responsables, de ne pas mettre en péril ce site exceptionnel par le simple refus de déplacer d’une centaine de mètres un festival.
Cet arrêt ne sera pas non plus un préalable favorable à l’instauration d’une véritable coopération transfrontalière sur ce massif où les frontières ne sont que formelles. En effet, la négligence française porterait préjudice à l’Espagne qui verrait sa partie du site (c’est-à-dire les deux tiers de sa surface !) elle aussi déclassée. Quid alors de la possible création d’un parc transfrontalier des Pyrénées, qu’ont une nouvelle fois demandé plusieurs centaines d’aragonais en mars dernier ? »

Mis en ligne le lundi 10 mai 2010.






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