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N° 250 – Avril 2012 – Bulletin pyrénéen n° 492
TRENTE ANS AUX PYRÉNÉES 1980 - 2010
- Couverture : J-R Ducos lors de la première ascension de Estado 195 (Palestine) à la face ouest de la Fraucata à Ordessa, © Christian Ravier
La revue Pyrénées atteint sa 250e livraison, et continue son ascension commencée en 1950, à la suite d’une longue et fructueuse marche d’approche initiée en 1896 par le Bulletin pyrénéen.
Vaste fresque, reflétée par des milliers d’articles, des divers versants de la chaîne pyrénéenne, sous le signe permanent de l’ouverture d’esprit : soif d’embrasser les Pyrénées par toutes les sensibilités et tous les savoirs.
« Ceci peint un temps  », explique, lapidaire, Henri Beraldi, au sujet du Bulletin pyrénéen naissant. Faisons écho, en 2012, au fondateur du pyrénéisme, mêlons notre enthousiasme au sien, à celui aussi de Raymond Ritter, le premier rédacteur en chef de Pyrénées, et à tous ses successeurs : peignons le pyrénéisme de notre temps, ses mÅ“urs renouvelées. Le Âpyrénéisme brà »le toujours, et il éclaire !
La rédaction présente ses excuses à ses fidèles abonnés : vous avez remarqué le retard avec lequel la présente revue vous a été livrée. Un important chantier en est la cause. Ce Ânuméro 250 est en effet particulier, quant au fond et à la forme.
D’une part, au niveau du fond, il s’agit d’un numéro spécial qui esquisse le bilan de Trente ans aux Pyrénées, 1980-2010. Au cours des trois dernières décennies, les Pyrénées ont connu de grands changements, parfois même des bouleversements, dans leurs dimensions naturalistes et humaines. Notre grand témoin, Michel Clin, saisit dans son avant-propos, avec la Ârigueur du géologue, l’évolution fulgurante de la strate Âsupérieure de notre passé récent.
D’autre part, au niveau de sa forme, notre revue change de maquette. Créée par Marie Lauribe, graphiste, elle tend à renforcer l’élégance, l’harmonie et la clarté. Des partis pris contemporains cohabitent avec des emprunts du passé, pour les culs-de-lampes par exemple. Sur le plan technique, nous imprimons sur un nouveau papier, les cahiers sont cousus pour assurer leur conservation dans le temps et sont insérés dans une couverture à rabats. Nous maintenons bien sà »r les caractéristiques traditionnelles de la revue, comme ses dimensions ou la disposition des articles, ainsi que ses Ârubriques habituelles, même si elles changent d’intitulé. Enfin l’iconographie est traitée par un photograveur, ÂLaurent Hangard, afin Âd’assurer une qualité optimale d’impression.
- Quatrième de couverture.
C’est un privilège pour une revue associative de pouvoir Âproduire une publication de bonne qualité formelle. Nos huit cents abonnés, tous nos lecteurs, doivent y voir la bonne Âgestion de nos ressources. N’hésitez pas à nous livrer vos Âimpressions !
Pyrénées brille désormais de tous ses feux pour laisser couler en elle le torrent bouillonnant de la passion pyrénéiste.
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L’ascension continue !
Jean-François Labourie
ÉVOLUTION
- Pic-du-Midi d’Arrens et le Balaïtous vus depuis la D821d, 2x2 voies entre Lourdes et Argelès.
© J.-F.L.
Notre revue, après trente années de glorieuse Âprésence Âpyrénéiste (1950-1980), a poursuivi sans faillir sa parution pendant la trentaine suivante, demeurant fidèle à ses vocations originelles, et bénéficiant de perfectionnements variés. Dans le même temps, elle avait à jauger les considérables transformations socio-culturelles de la société moderne, Âextérieures à ses domaines de prédilection mais pesant sur la civilisation montagnarde, et modifiant bien des formes de la pratique de la Âmontagne, pour l’essentiel, la culture triomphante de la rapidité, de la nouveauté, de la surfréÂquenÂtation, du gigantesque et même du démesuré (jusque sur la mer !), etc.
Ces transformations ont suivi leur cours. Toutes n’ont pas été Ânéfastes, on le sait. Si on y réfléchit pourtant, ces « progrès  » sont totalement étrangers au réalisme, à l’intériorité, à la patience, ainsi qu’à la solidarité sans défaut, qu’enseignent la proximité de la montagne et sa fréquenÂtation respectueuse.
Notre revue, bien vivante, a réagi en présence de ces changements qui lui étaient en somme, comme à beaucoup, impréviÂsibles. D’abord, en cultivant la cohésion et la continuité entre ses animateurs, dans la fidélité aux options Âéditoriales. Puis en cherchant à y voir clair, sous l’autorité des rédacteurs en chef. Ce qu’expriment les deux extraits d’articles publiés ci-dessous : « …La modernité, l’esprit du monde actuel, jouit du privilège exorbitant d’être universelle. Aucune activité humaine, Âmatérielle ou spirituelle, ne lui échappe…  » (Lionel ÂTremosa, face à la Âdésertification programmée en Haut Aragon dans Pyrénées, n° 172, p. 431, 1992).
Et en 1999, en conclusion d’une analyse argumentée susÂcitée par la rédaction, touchant la civilisation valléenne, le ÂCardinal Eyt, Âossalois éminent, écrivait avec mesure : « …Jusqu’ici, en effet, il nous faut reconnaître que, sur notre vallée, des images unilatérales et contradictoires nous ont été suggérées voire imposées de Âl’extérieur, sans que nous Âpuissions parvenir à une synthèse. C’est pourtant à un tel Ârésultat qu’il faut tendre en évitant de nous laisser enfermer soit dans l’idylle romantique et le « folklore  » soit dans une vision purement utilitaire et Âfinancière entraînant la transformation illimitée des ressources naturelles et donc la « banaliÂsation  » et le conformisme Âcroissant des habitants…  » (n° 200, p. 392).
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Entre ces deux termes, diverses argumentations autorisées se sont exprimées, qu’il faudrait citer : la revue n’a certes pas trahi ses vocations sur ces questions.
Les abonnés ont apprécié l’orientation éditoriale de ces trente années. Ce fut confirmé, entre autres messages, par un flot de réponses généreuses à une… souscription, ouverte en vue de conforter les finances. Cette spontanéité du Âlectorat fut la récompense des animateurs, de la rédaction, des gestionnaires (il y eut plusieurs situations de risque Âmajeur) et de la ÂtréÂsorerie, qui fut longtemps précaire.
Mais dans tout ceci : « …Penser le pyrénéisme autrement  » (Louis Lanne, éditorial, n° 200) est le but du rêve, éveillé, de ceux qui, aujourd’hui, le veulent ouvert à tout ce qui touche aux Pyrénées. Rêve réalisable d’évolution, de transforÂmation, de fin de tous les colonialismes, les Pyrénéens Âlibérés prenant eÂn mains leurs Âdestinées…  ».
Michel Clin
- Nouvelle typographie .